ÉdACÉcole des arts et cultures

7 oct. 2015

17h–20h, La Filature

Édith Brunette et François Lemieux

Cuts Make the Country Better

80, rue Hanson, Gatineau (Québec)

Conférence des artistes et projection du film Cuts Make the Country Better (2015, 60min).

Lancement du nouveau numéro de la revue Le Merle.

Édith Brunette et François Lemieux, Cuts Make the Country Better, 2015.

© Édith Brunette et François Lemieux

«En 2011, une coalition de droite formant le gouvernement des Pays-Bas annonçait des coupes drastiques dans le soutien public aux arts. Ce soutien avait été jusque-là l’un des plus généreux au monde. Désormais, il privilégierait plutôt les ‹gagnants›, les grandes institutions touristiques et la loi du marché. Notre intérêt pour l’effondrement du soutien public aux arts aux Pays-Bas n’est pas fortuit. Les modèles néerlandais et canadiens ont évolué en parallèle, avec leurs conseils des arts et un interventionnisme visant à pallier la faiblesse d’un marché de l’art national. Le Canada et le Québec ont jusqu’à présent su préserver des budgets substantiels pour le soutien aux arts; cependant, ces budgets sont conditionnels à toutes sortes d’exigences qui orientent les pratiques artistiques à des fins politiques et économiques. Déjà, le gouvernement québécois a commencé à sabrer le budget du Conseil des arts et des lettres. Sommes-nous vraiment à l’abri de la catastrophe néerlandaise?

En 2014, nous nous sommes rendus aux Pays-Bas pour y réaliser une série d’entrevues filmées avec des artistes et travailleurs culturels sur les circonstances et les effets des coupes: les raisons qui ont empêché le milieu artistique de contrer —ou même simplement de limiter— les coupes, les conséquences de cet échec, mais aussi les différentes initiatives politiques et artistiques nées de ces bouleversements. À l’hiver 2015, nous présentions nos recherches à la galerie Articule (Montréal) sous forme d’exposition. Évolutive, celle-ci se voulait une plateforme de discussion sur l’état du milieu des arts au Canada à partir du cas néerlandais. Projections de films documentaires, entrevues et discussions publiques sont venues ponctuer l’exposition, qui s’est achevée avec le lancement d’une publication (Le Merle) et la projection du film réalisé à partir des entrevues. À travers ces documents, c’est aussi toute la question du rapport des artistes au politique, à leur possible liberté, au commun et au modèle entrepreneurial qui est abordée. Cuts Make the Country Better se poursuit aujourd’hui avec des présentations, des discussions publiques et des entrevues ailleurs au pays, avec pour objectif la réalisation d’un pendant canadien du film.»

Edith Brunette conjugue pratique artistique et recherche théorique. L’une comme l’autre s’intéressent aux discours —notamment ceux à l’œuvre dans le champ des arts— et à ce que ces discours révèlent des forces et des jeux politiques à l’œuvre. Ses projets récents ont porté entre autres sur la vidéosurveillance (Caméraroman, 2011), sur la prise de parole en période de crise sociale (Consensus, 2012) et sur l’agentivité politique des artistes (Faut-il se couper la langue?, 2013; Cuts Make the Country Better, 2015, en collaboration avec François Lemieux). Ses projets ont notamment été présentés à la Galerie de l’UQAM, aux centres d’artistes Skol et Articule (Montréal) et au Lieu (Québec). Elle a participé à plusieurs résidences de recherche au Québec (DARE-DARE, La Chambre blanche, Praxis), ainsi qu’au centre d’art contemporain art3 à Valence (France). Elle publie régulièrement des textes dans différentes revues et publications sur l’art.

François Lemieux, dans sa recherche et sa pratique artistique, aborde la mise en récit d’expérimentations collectives. Il est titulaire d’un baccalauréat au programme d’études interdisciplinaires aux beaux-arts de l’Université Concordia et d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Son travail a été présenté lors d’expositions individuelles et collectives au Canada, au Musée d’Art Contemporain de Montréal, à la Galerie Leonard & Bina Ellen de l’Université Concordia et au Centre Banff. Il a également exposé au Springhill Institute de Birmingham, en Angleterre; aux galeries 1646 et Walden Affairs aux Pays-Bas; au Leipzig Kunstverein, à la galerie Blümen et au KW Berlin en Allemagne; à la Fabrica de Vapore à Milan et dans le cadre du programme de la Fondazione Antonio Ratti à Côme, en Italie.Il a également initié des projets collectifs dont We Left the Warm Stable and Entered the Latex Void de 2008 à 2010 et la publication Le Merle, Cahier sur les mots et les gestes, fondée en 2012. Il prend part à divers projets collectifs dont Entrepreneurs du Commun.